bolas feu

Conflit, comment en sortir grandi 3/4 – Ni paillasson ni hérisson

Troisième article de cette série consacrée au conflit !

Sacré sujet que les conflits ! Comment faire pour vivre des relations harmonieuses et authentiques avec celles et ceux avec qui nous coopérons ?

Longtemps, les relations avec les autres étaient compliquées pour moi. J’alternais entre 2 pôles :

  • les moments où je me fermais comme une huître (classe, l’image ^^). Si je ressentais de l’injustice au travail, par exemple, je faisais comme si tout allait bien, pour ne pas montrer que j’étais touchée, pour garder une apparence “pro”, en restant de marbre. A l’intérieur, la marmite bouillait à gros bouillons (je pense que ça devait se voir quand même, je rougis toujours facilement sous le coup de la colère ou de l’agacement).
    Je niais la honte, la colère, les émotions présentes en me disant “non non, tout va bien, il ne s’est rien passé, continue à avancer, rebondis !”
  • les moments où je débordais de colère, faisant et disant des choses que je regrettais une fois la crise passée. Par exemple en voiture, si je ne me sentais pas respectée (tu sais, quand le conducteur derrière toi arrive à 130 sur la nationale, avec clignotants et appels de phares pour que tu te rabattes dans les 3 secondes…), je pouvais me mettre dans des états pas possibles. J’avais l’impression de pouvoir être activée en une seconde, de manière complètement disproportionnée. Épuisant à long terme… pour moi et pour les passagers !

Bref, comme on dit en Communication non-Violente (CNV), j’alternais entre la posture du paillasson et celle du hérisson.

conflits

Illustration par Liane Langenbach

A la recherche de plus d’équilibre et de mesure, au début, puis de relations authentiques et constructives, depuis quelques années j’explore une approche qui a radicalement changé ma vie et mes relations aux autres. En famille, avec mon compagnon, mes enfants, nos parents, frères, soeurs…, mais aussi dans les projets que je développe, que ce soit avec des collègues, des clients, des partenaires… Cette approche, c’est celle de l’écoute de mes émotions.

Et c’est de ça dont je veux te parler, dans ce troisième et avant-dernier article consacré au conflit. 😉

Les émotions, c’est positif ou c’est négatif ?

Le titre de ce chapitre est volontairement “titillant”.

Nos émotions ne sont ni positives, ni négatives. Elle ne sont que des signaux en fait, comme sur un tableau de bord de voiture.

Nous avons TOUS et TOUTES des besoins fondamentaux. Les mêmes.
Des besoins d’affection, d’information, de confort, de respect de soi, de sens, d’harmonie, d’ordre, de solitude…(et la liste continue).

Lorsque ces besoins sont nourris, des émotions comme la joie, la sérénité se font ressentir de manière plus ou moins intense. Par exemple, pour la joie, je peux me sentir : de bonne humeur > joyeux > enthousiaste > euphorique…

Lorsque ces besoins ne sont pas nourris, des émotions comme la colère, la tristesse ou la peur apparaissent, également de manière plus ou moins intense, en fonction du “degré de carence” des besoins.

La place de nos émotions dans les conflits

De manière générale, dans notre vie, les émotions que nous ressentons sont comme des signaux, des indicateurs que nos besoins sont plus ou moins nourris, plus ou moins carencés.

Un peu comme le voyant de la jauge d’essence sur le tableau de bord d’une voiture, j’ai le choix de de prendre en compte cette information et de faire le plein, ou de faire comme s’il n’était pas là, et de continuer à rouler… jusqu’à la panne…

Et la panne, elle peut se matérialiser de bien des façons, selon les personnes et selon le degré de carence. Mal au ventre, à la tête, dos bloqué, fatigue chronique, burn-out… peuvent être les symptômes d’une émotion refoulée, qui n’est pas prise en compte et qui cherche à se faire entendre.

Concrètement, toutes les fois où, dans mon équipe, je sens qu’il y a quelque chose qui n’est pas juste pour moi et que je me dit “non non, tout va très bien” ou “ok, c’est pas juste, mais je serre les dents, je ne peux rien faire”…toutes les fois où je “prends sur moi, pour que ça se passe bien”, et bien finalement, ça ne se passe pas bien, en profondeur, pour moi. Et ça ne se passe pas bien non plus pour le collectif puisque quoi qu’il arrive, cette dette se paiera à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre.

Une manière de la payer, cette dette, c’est la perte de confiance dans une ou plusieurs personnes du collectif. Or cette confiance est essentielle pour coopérer.

C’est pour cela que le fait de reconnaître ses émotions est déjà une grande étape dans la relation à nos conflits. Parfois l’étape suivante est d’en parler, ou de faire quelque chose. Et dans certains cas, le simple fait de reconnaître les émotions qui me traversent, de ne pas les ignorer et surtout en laissant filer les jugements qui peuvent apparaître, est déjà un apaisement.

Dernièrement, par exemple, dans l’un de mes collectifs, j’ai ressenti de la frustration de ne pas pouvoir en faire autant que je voulais, d’avancer aussi vite que je l’aurais voulu pour un projet que je menais pour le collectif. J’avais besoin des autres pour réaliser ce que j’avais en tête car j’avais d’autres priorités en parallèle et je ne voulais pas que ce projet prenne toute la place au détriment des autres. Sauf que…. tout ne s’est pas passé “comme prévu”, les personnes sur qui je comptais pour coopérer avec moi sur ce projet n’étaient finalement pas si dispo que ça.

Il y a quelques années, j’aurai ignoré ma frustration, je me serait que “c’est ainsi, que ce n’est pas grave, pas de quoi en faire des caisses” ou bien “que ce n’est pas normal, quand on s’engage, on s’engage” et je l’aurai peut-être ruminé un bon moment. Là, j’ai accueilli cette frustration, j’ai pris le temps d’observer à quel point j’aurai voulu que ça se passe de manière aussi “parfaite” que je l’aurai voulu, parce que j’avais tellement envie de contribuer au collectif de mon mieux. De prendre ce temps m’a permis de digérer cette étape et de passer à autre chose en étant sereine.

Ce que je veux dire par là, en conclusion, c’est que dans le conflit, il y a la partie immergée et la partie émergée de l’iceberg. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à cet aspects de nos relations humaines, je ne voyais que la partie émergée, ce qui est visible, la manière dont on se parle, à 2 ou en groupe. J’ai découvert que la majorité de ce qui se joue n’est finalement pas visible de l’extérieur, mais bien immergée, au plus profond de nous.

Dans le prochain et dernier article de cette série consacrée aux conflits je te partagerai une manière d’aller plus loin, une fois cette émotion entendue.

Et toi, est-ce que tu sens que tes émotions sont des signaux qui te donnent une information ? Est-ce que c’est difficile ou facile pour toi, selon les situations, les contextes, de les écouter, sans jugement ?

Les autres articles de la série Conflit : comment en sortir grandi :

 

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