anticiper

Pourquoi (et comment) arrêter de TOUT ANTICIPER

Tu as 30 milliards d’idées en tête en permanence ? Une tendance à prévoir / anticiper / te projeter dans les prochaines étapes de ton projet ?

L’envie que tout soit nickel, au mieux, que tout le monde autour de toi soit bien (ouiiiiiiiiiii, tu me vois venir, tu le SAIS que la perfection n’existe pas, mais c’est plus fort que toi, à croire qu’elle est inscrite au cœur de tes cellules !)

Mais comme tu ne peux pas être partout, soit tu lances des pistes dans toutes les directions, avec l’impression de ne pas « aller au bout » et de te disperser.

Soit tu ne lances pas ces nouveaux projets ou sous-projets… et tu ressens de la frustration parce que tu perçois le décalage entre tout ce que tu pourrais faire de merveilleux pour le monde et ce que tu fais vraiment. Parfois tu as l’impression de dégager une énergie folle (ça tu ne t’en rend compte qu’après, quand tu as tout donné) pour un résultat qui ne te semble pas reconnu à sa juste valeur.

Bref, dans cet article, j’aimerais te partager ma réflexion à ce sujet.
Dis-moi en commentaire si ça te parle ! Ça m’intéresse d’avoir ton retour !

En chemin vers plus de sérénité et d’impact

Lidy

Ce que j’ai écrit plus haut, c’est ma manière de fonctionner depuis des années. Depuis toujours en fait. Tu le sais déjà si tu lis mes articles régulièrement et notamment si tu as lu le tout premier de ce blog. Mais cette alternance entre suractivité épuisante et immobilisme culpabilisant (vive les montagnes russes) m’a vraiment vidée.

Idem pour tout ce que j’ai pu faire pour les autres,
alors que clairement, on ne m’avait RIEN demandé.

C’est cette impression d’être vidée, de ne pas savoir ce qui était juste pour moi de faire, ou de ne pas faire, qui m’a mise en chemin vers d’autres manière de porter mes projets.

Bref, je te partage les découvertes que j’ai faites sur ce chemin. J’espère qu’elles te permettront d’aller plus directement vers ce qui est juste pour toi, sans trop de perdre en route.

Arrêter de TOUT ANTICIPER, ça veut dire quoi ?

Prenons 3 exemples, 3 cas concrets pour y voir plus clair. C’est du vécu. 😉

1. Lorsque j’étais salariée – « mode perfectionnisme et auto-bourreau activé » vers plus de surmenage

anticiper 2

C’était au tout début de ma vie pro. (enfin la « vraie vie pro, 35h tout ça tout ça » parce que j’ai eu des jobs étudiants très tôt et jusqu’à la fin de mes études, mais les enjeux n’étaient pas les mêmes – quoi que… -)

Le contexte

J’étais responsable de la communication dans un syndicat de collecte et de recyclage des ordures ménagères (ma mission: la réduction des déchets à la source !). J’étais en mode superwoman, c’est à peine si je prenais le temps de grignoter le midi. Et je m’étais mis une deadline en tête pour la refonte de notre site Internet.

Clairement le Président me faisait confiance, il n’avait aucun impératif, donc aucune pression. Et comme je n’avais pas de pression extérieure, je me suis mise une bonne pression moi-même. Bin oui ! Et bien plus rude que celle que n’importe qui aurait pu me mettre je pense ! ^^

Résultat

Un gros gros gros surmenage. Pile pendant que j’étais enceinte de ma fille, Lou-Anne. Parfait. Je ne lâchais rien sur rien. Je faisais tout pour tenir des délais et un niveau de qualité que je m’était imposés moi-même, qui ne reflétaient en rien les besoins du syndicat.  (oui, j’en parle aussi dans cet article.

Des pistes pour faire autrement

  • Bon, déjà être au clair sur le besoin de reconnaissance qui s’exprime là, et demander des retours sur ce qui aide les autres. (ça fait toujours du bien. C’est pourquoi aujourd’hui je demande leur feed-back aux personnes que j’ai aidées, que ce soit en formation, accompagnement individuel, collectif ou même grâce aux ressources que j’offre gratuitement. ^^)
  • J’avais aussi sans doute pas mal de choses à (me) prouver. Je ne vais pas creuser ici, ce serait trop long mais on en reparlera !C’est toujours pas mal de se demander dans ce genre de situation ce que j’essaie de prouver aux autres / à moi-même.
  • C’est aussi important de rester AGILE et de questionner les objectifs qu’on se donne. Une deadline, ça peut être bien pour se mettre en mouvement, pour coopérer avec d’autres. C’est au service du projet et des personnes qui y contribuent. Ca doit faciliter la vie, sinon ça n’a aucun intérêt !
    Une deadline pour une deadline, comme tout objectif rigide, c’est nul.

2. Dans certaines missions de coordination de collectif – « je sais mieux que vous ce qui est juste pour vous »

travail anticipation

Oui, c’est un peu cash, dit comme ça. Mais allons-y franchement, même si ce n’est pas forcément agréable.

Rien de grave si tu te reconnais dans ce cas de figure. Au contraire même : si tu mets de la clarté dessus, tu vas voir que ça va déjà améliorer la situation.

Ici, je te parle d’un cas dont je suis régulièrement témoin dans les réseaux dans lesquels je navigue, voire de collectifs que j’accompagne.

Le contexte

On a une communauté de bénéficiaires (je vais prendre l’exemple du coworking, c’est sans doute le plus parlant) et une personne en charge de l’animation de communauté. Cette personne fait partie de la communauté ou pas (parfois c’est quelqu’un qui n’en fait pas partie et qui donc, ne partage pas les besoins des personnes à qui il/elle s’adresse, un salarié, par exemple. Ce n’est pas forcément « mauvais », mais il faut avoir conscience de ce que ça implique )
Cet.te animateur/trice de communauté :

  • ne veut pas trop déranger ses bénéficiaires
  • ou se sent trop pressé.e par le temps
  • ou à l’impression que c’est important de proposer beaucoup d’animation.

Bref, il/elle met en place des ateliers, des temps collectifs, des services… mais finalement personne ne vient.

Résultat

Grosse incompréhension, frustration de la part de l’animateur/trice de communauté. « Mais franchement, je fais ça pour eux, mais ils ne viennent pas ! C’est incompréhensible ! ». Découragement. Ressentiment, relations qui se tendent petit à petit si ce n’est pas exprimé.

Les pistes pour faire autrement

C’est peut-être un problème de :

  • format (trop long, trop court, trop collectif…)
  • horaire ou plus largement
  • moment (« ah, non, le soir, je suis en famille » ou « non, mais en juin, j’ai tellement de sollicitations ! »)
  • thématique (« franchement, apprendre à rempoter des plantes… mais composter mes déchets, oui !)
  • communication (« je reçois tellement de mails que je ne les lis pas tous »)

Pour le savoir : demande aux personnes concernées. Et avance à partir des besoins de celles qui sont prêtes à avancer

3. Dans mon activité d’entrepreneure – Viser trop haut et réfléchir à « la meilleure option » seule dans mon coin

Lidy

Hop, un exemple tiré de La petite fourmilière. 😉

Le contexte

En septembre 2017, j’avais très envie de créer un parcours de formation/accompagnement autour de la posture coopérative. Je me disais que c’était un gros truc, ambitieux, mais qui répondrait bien aux besoins des personnes que j’avais autour de moi.
Bon… le blog n’était pas lancé, le site était tout frais. La comm se faisait surtout par le bouche à oreilles. Clairement il n’y avait PAS de communauté de La petite fourmilière.
Et j’avais en tête d’accompagner 12 stagiaires pour que ce soit économiquement intéressant pour les participant.e.s. Bref, tout était nickel sur le papier. Tout bien ficelé dans ma tête.

Sauf qu’un parcours de 6 mois, c’est engageant, dans tous les sens du terme (surtout que je voulais vraiment des personnes engagées, héhé !). Et bien sûr j’ai galéré à avoir quelques inscriptions qui n’étaient pas fermes du tout.

Résultat

Finalement, j’ai tout annulé, j’ai senti que je « forçais les choses ». Que ça n’était pas fluide et que ça n’allait pas être agréable à vivre. L’énergie n’était pas la bonne. J’étais bien frustrée et j’ai mis longtemps à « digérer cet échec » et à réenvisager d’animer des ateliers pour des groupes qui n’étaient pas déjà formés. J’aurai pu m’arrêter là.

C’est un peu la même chose lorsque tu organises un évènement type rencontre, vernissage, conf de presse, inauguration… :

  • si la salle est trop petite, qu’il y a du monde devant, sur le trottoir parce que la salle est pleine, ton ressenti et celui des participants sera sûrement « wow, il y a du monde, c’est que le sujet intéresse ! Il nous faut plus grand la prochaine fois » (= cool !)
  • alors que si tu as le même nombre de personnes mais dans une salle plus grande, le groupe sera dilué et le sentiment général pour tout le monde risque d’être « bon… nous n’étions pas très nombreux, ça n’intéresse pas grand monde ».

A voir ce que tu préfères, en fonction de ton objectif… ^^ Mais tu vois ce que je veux dire, non ?
A noter aussi que dans le premier cas tu prends un bon boost pour la suite de ton projet, alors que dans le second tu risque d’avoir une baisse de moral, une énergie plus faible

Les pistes pour faire autrement

Eh bien, on est en plein dedans au moment où j’écris cet article ! (octobre 2018, un peu plus d’un an après l’épisode que je viens de raconter)

J’anime régulièrement, depuis un petit moment, des ateliers découverte gratuits d’1h30 au Buro des possibles, à Bordeaux. De plus en plus de personnes lisent la newsletter hebdomadaire et les articles du blog. Et là, bim, le signal : les ateliers découvertes se remplissent en quelques heures. Pas le temps de communiquer qu’ils sont déjà pleins. Je reçois de nombreux messages de personnes qui n’ont pas réussi à avoir de place et qui me demandent si je peux leur en réserver une pour les prochains.

Là, je ne vais pas te mentir, ma première pensée a été de me dire « yes, ça y est, je lance le parcours !« . Puis de réaliser que non, ce n’était pas l’étape qui était juste, que c’était encore trop gros (merci mon dos qui s’est bien tendu et m’a rappelé comment avancer de manière plus agile ^^).

J’ai questionné les personnes qui m’ont contactée : sur leurs besoins, leurs envies (au vert, à Bordeaux…), leurs disponibilités… Puis je leur ai fait des propositions : 2 formats bien plus approfondis et plus engageant  que les ateliers découverte : un format de 1 jour et un format de 2 jours. En fonction des retours je ferai l’un des deux, ou peut-être même les deux. Et si, à l’issue de ces ateliers, les participants veulent aller plus loin, je m’appuierai sur ce qui émergera pour leur proposer une suite.

Un pas après l’autre

Si ces ateliers collectifs t’intéressent, dis-le moi en commentaire !

En résumé, aujourd’hui, voilà mon parti pris

anticiper

Pour me détendre et arrêter de chercher à tout anticiper :

1. Je suis à l’écoute des signes

  • Ceux qui me laissent entendre que c’est trop gros, pas assez mûr (fatigue, agacement, dos qui se bloque, pas d’inscriptions…).
  • Et ceux qui me laissent entendre que c’est le bon moment (les demandes, une énorme patate, l’impression très nette que ça avance tout seul, comme si je surfais une énorme vague)

2. Je co-créé avec les personnes concernées

  • Je leur demande de quoi elles ont besoin
  • et je leur demande leur avis sur les formats que j’ai en tête (en laissant vraiment la place aux ajustements)

3. J’accepte que la forme change

Je garde le focus sur l’intention, le besoin, l’objectif. Mais pas sur la stratégie pour y parvenir, la forme, le format.

J’accepte de me laisser surprendre. Je lâche prise à cet endroit

4. Et le petit dernier, qui a résisté le plus longtemps et qui revient faire un coucou parfois : j’accepte que tout ne soit pas parfait

Je viens par exemple de créer le groupe Facebook de La petite fourmilière. Rejoins-nous d’ailleurs en cliquant ici ! J’y pense depuis un petit moment. Je sentais que ce n’était pas mûr. Trop tôt. A la fin d’un atelier collectif, les participantes m’ont demandé comment rester en lien. Il y avait une belle dynamique collective. de celles que j’ai envie de soutenir depuis un moment. Bim, le signal !

J’ai créé le groupe en quelques minutes, l’ai lancé. OK, il n’y a pas encore de visuel, de description, de stratégie d’animation ^^. Mais il fait le job qu’on attend de lui là, maintenant : il relie. Et la suite viendra en temps et en heure. Et je vis avec ce groupe créé « à l’arrache » et c’est OK pour moi. (Ouh ! La Lidy d’il y a 4 ans n’aurait vraiment pas pu faire ça ! Champagne !)

Et toi, est-ce que tu crois que dans ton projet (et peut-être aussi ailleurs ^^) tu anticipes un peu trop :
– les besoins des autres ?
– les étapes de ton projet ?

Ça te parle ce que je partage, là ?
Si Oui, ça prend quelle forme ?

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