marathonienne

Pilotage de projet collectif : es-tu sprinter ou marathonienne ?

Chère fondatrice de projet collectif, c’est pour toi que j’écris cet article. 🙂

Je voulais te partager une question très fréquente dans les projets que j’accompagne ou auxquels je participe :

celle du surinvestissement de son leader !

Je reçois souvent des demandes de fondatrices qui aimeraient que je transmette des méthodes d’organisation à leur collectif et que je les aide à continuer à faire toujours plus, tout en stoppant la sensation d’épuisement qui les gagne.

Ca te rappelle quelque chose ?
Moi, oui ! Dans cet article, je te partageais déjà que moi aussi j’ai (bien) connu la suractivité et que c’est mon corps qui m’a stoppée et m’a gentiment amenée à revoir mes priorités.

Alors oui, je peux effectivement leur proposer des outils pour tout simplement augmenter productivité et efficacité. Ces outils, ils existent et je les connais bien d’ailleurs car je les utilise… mais je ne les fait entrer sur scène que dans un second temps.

Car commencer par cela serait faire disparaître le symptôme qui apparaît (fatigue intense, sentiment de surmenage, démotivation, stress, corps qui commence à bloquer ça et là…) au lieu de chercher et soigner la cause profonde de ce symptôme. (c’est bien la même différence qu’entre la médecine conventionnelle et la médecine holistique, qui peuvent pourtant être complémentaires si elles sont bien articulées entre elles)

En retour, je préfère leur demander :
Est-ce que tu dirais qu’aujourd’hui, dans ce projet,
tu es plutôt sprinter… OU marathonien.e ?

En bref, est-ce que tu as l’intention :
· de courir vite mais pas trop loin ni trop longtemps
OU
· de courir loin et longtemps, mais du coup à un rythme moins intense
?

Je suis sûre que tu vois où je veux en venir !

Évidemment, nous avons tous notre rythme, nos capacités propres. Le rythme du sprint n’est pas la même pour chacun, idem pour la distance du marathon !

Et elles varient aussi selon le contexte.
Personnellement lorsque j’étais jeune maman, que j’allaitais mes enfants et que nos nuits étaient hachées par les réveils nocturnes… J’avais plutôt intérêt à ne pas vouloir garder le même rythme qu’avant (ah ! C’est donc pour ça !! )

Tu vois ce que je veux dire ? 😉

Dans 99% des cas, les leaders que je rencontre avancent au rythme d’un sprint mais depuis bien trop longtemps pour eux… en espérant atteindre le bout du marathon sans baisser en régime.

Résultat ?

Arrive un moment où ils n’en peuvent plus, envisagent de rendre leurs baskets, de tout plaquer et de partir loin, mais seul.e et pour souffler cette fois. Ou alors c’est le corps qui fait son rappel à l’ordre jusqu’à les stopper, tout simplement.

Si tu as vécu cette situation, tu sais comme elle peut générer de la souffrance chez la personne qui porte le collectif à bout de bras avant de s’écrouler. Comme cela peut impacter toutes les sphères de sa vie, s’infuser dans les moments partagés avec ses enfants, avec son/sa conjoint.e, la couper de ses amis, au détriment des passions ressourçantes.

Elle apporte aussi de la déception et de l’incompréhension de la part des membres du collectif, qui parfois n’ont pas capté les signaux avant-coureurs. Parfois de l’insécurité quant à la survie du projet…

Bref, on est bien loin de l’élan qui a entraîné chacun à se lever pour contribuer à un beau projet.

Bien entendu, ce serait mieux si tout le monde savait ce qui est juste pour lui, savait poser ses limites et dire stop. Si c’est évident pour certains, ça ne l’est pas chez tout le monde. Cela peut demander un changement de posture de la part du leader.

Et c’est tout à fait atteignable, heureusement ! Cela demande néanmoins de la persévérance comme pour toute nouvelle bonne habitude.

Mais avant d’aller plus loin, qui es-tu ?

Tu es peut-être
· à l’origine du projet
· en charge de son animation opérationnelle, au quotidien, sur le terrain
· responsable stratégique de la dynamique coopérative
(l’un des trois ou tout ça à la fois, plus tes autres casquettes)

Tu es peut être là depuis tellement longtemps qu’on ne saurait dire le nombre de décennies, ou depuis 2 mois, tu occupes peut-être un rôle où les personnes se succèdent régulièrement (par choix collectif ou par contrainte lorsque le rôle ne fait pas franchement rêver).
Tu es peut-être admirée de tou.te.s et vu.e comme irremplaçable, ou bien tu es peut-être ouvertement contestée
Tu as peut-être été choisi pour ce rôle ou bien tu as pris cette place plus naturellement…

Quoi qu’il en soit, tu le sens bien, tu as une place particulière dans le projet, déterminante pour l’ensemble de la dynamique coopérative.

C’est pour cela que la quasi-totalité de mes accompagnements aujourd’hui sont centrés sur la posture du leader.

Le résultat ne sera bien entendu pas la même s’il/elle décide de consacrer son temps à tout prendre en charge ou qu’au contraire, utilise ce même temps pour favoriser les initiatives de chacun, la coopération et une communication constructive

Même constat s’il/elle s’oblige à aller au delà de son rythme trop longtemps ou au contraire à prendre soin de ses besoins.

En concentrant l’impact de l’accompagnement sur le leader, c’est l’ensemble du système qui se met en mouvement, de manière organique pour faire circuler de nouveau l’énergie.
Pour reprendre la métaphore médicale, c’est la même approche qu’en médecine traditionnelle chinoise, qui a une vision globale du corps et sait par exemple qu’en revitalisant un organe, c’est le corps entier qui se réadapte et que les compensations s’estompent ou cessent.

Être leader, c’est accepter le rôle qui consiste à impulser la direction et réajuste le chemin et la vitesse selon les retours reçus du collectif. Le tout, au service de raison d’être du projet, dans le respect de chacun et sans sacrifice de sa part.

Je remarque qu’il y a des personnes pour qui c’est un véritable bonheur de créer de nouveaux projets.

Elles ont mille idées à la minute, l’énergie de tout impulser, de connecter les bonnes personnes au bon moment au bon endroit pour que le projet décolle et devienne coopératif.
Généralement lorsque tout commence à être en place, à rouler, elles commencent à mettre leur énergie ailleurs, à passer le relais. Mais parfois, elles restent aussi. Elles me font penser à des sprinters, ou à des comètes. Leur énergie est intense, mais brève.

D’autres personnes sont, elles, très douées pour reprendre les projets, une fois lancés, sur les rails. Elles sont d’excellentes gestionnaires, savent composer avec la dynamique collective au quotidien, pour que le bateau poursuive sa route et garde ses passagers à bord. De vrais marathonien.ne.s

De nombreux leaders passent du “mode sprint” au “mode marathon” lorsque leur projet décolle. Une bonne manière de ne pas dépasser leurs propres limites…

L’important étant de choisir son mode, en conscience et donc sans le subir.
Bien entendu, ce passage entraîne une évolution de la dynamique de groupe, j’y reviendrai sans doute dans un prochain article.

J’ai maintenant envie de te demander :
Là, maintenant, tout de suite, dans le projet dans lequel tu es reconnu comme leader,
est-ce que tu te sens sprinteur ou marathonien.ne ?

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1 commentaire

  1. Chrystelle le 10 février 2018 à 10:17

    Comment je me sens ? Marathonienne, à la vitesse d’une sprinteuse… Mais je travaille à harmoniser tout ça 😉

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