sacrifice

Arrêter de faire des sacrifices pour VRAIMENT contribuer au projet collectif

Le thème du sacrifice m’intéresse beaucoup. Non que je sois maso, je te rassure. ^^

Je crois qu’il m’intéresse tant parce que je le croise TOUS LES JOURS, depuis des années, lors de 2 principales occasions :

  • Lorsque j’accompagne des animatrices/animateurs de collectifs. Dans 99% des demandes que je reçois, ces animateurs/animatrices sont sur les rotules, après des mois ou des années de petits sacrifices quotidiens (et parfois de bons gros sacrifices aussi).
  • Lorsque moi-même je ressens cette tension, dans mon quotidien, que ce soit en famille, dans mes projets bénévoles, dans le déploiement de La petite fourmilière, dans l’accompagnement de mes clients, entre ce que je voudrais faire pour que tout avance parfaitement et ce qui est juste pour moi.

J’ai connu l’épuisement maternel et professionnel. Je sais à quel point cette idée de se sacrifier pour les autres, pour le bien de la communauté, peut être profondément ancrée chez certains, et notamment certaines, d’entre nous.
Je sais aussi l’influence que cette manière de fonctionner peut avoir sur la vie d’un projet collectif.

C’est pourquoi le travail autour de l’écoute, la communication et la prise en compte de nos besoins est centrale pour moi.

Pourquoi « se sacrifier pour les autres » pollue nos relations ?

Tout simplement parce que c’est un cercle vicieux dans lequel tout le monde est perdant : si moi, je dépasse mes limites, je vais attendre la même choses des autres.
Et s’ils ne le font pas, si eux prennent soin d’eux, que se passe-t’il ?
Et s’ils entrent dans la danse ? Tout le monde dépasse ses limites, ne s’écoute pas, en fait trop, passe à côté de ses aspirations profondes. L’idéal pour aller droit dans le mur !

J’ai la chance que mon compagnon sache respecter ses limites et les tenir*, ce qui est très très très inspirant (et vraiment agaçant aussi, au début !). Et j’ai aussi eu la chance de rencontrer la Communication Non-Violente (j’en parle très souvent sur ce blog, c’est l’outil qui m’a le plus apporté. Tu retrouveras ici un article dédié aux ressources CNV que je recommande.

* « Surtout à la maison moins au boulot », me dit-il en relisant le brouillon de cet article. 😉

Bon, alors, ça ressemble à quoi un sacrifice, au quotidien ?

Globalement… c’est toutes les fois où tu :

  • dis OUI, alors qu’en fait, tu veux dire NON
  • ne dis RIEN alors que tu as envie de dire que TU N’ES PAS D’ACCORD
  • veux prendre soin de TOI, et de TES BESOINS et que tu ne le fais pas, au détriment des BESOINS DES AUTRES (qui parfois n’ont en fait rien demandé)
  • a peur du CONFLIT, ce qui t’empêche de dire ce que tu veux dire, de faire ce que tu veux faire

Ca te parle ? Un sacrifice ce n’est pas toujours quelque chose de gros.
C’est bien pour ça que ça « passe ».

Concrètement, ça ressemble à quoi un sacrifice ?

Je prends 2 exemples. Il en existe des milliards, notamment dans la sphère familiale, mais je vais faire court.

  • Tu es dans un projet collectif.

Au début tu es hyper content.e ! Le projet est beau, il avance, les collègues sont supers. 🙂
Il y a toujours plus de choses à faire.

Tu commences à te sentir fatigué.e, en tension par rapport à ta famille, tes enfants, ton conjoint. Tu as de plus en plus de mal à maintenir l’équilibre que tu veux vivre. Mais tu vois que mes partenaires continuent à foncer.
Tu ne dis rien, tu continues, tu commences à ressentir de l’agacement puis de la colère face à ceux qui en font moins, qui « se la coule douce », tu leur envoie des messages subliminaux pour qu’ils comprennent qu’il faut se bouger maintenant parce que tu ne peux pas tout faire tout.e seul.e. L’ambiance se dégrade.

  • Tu es entrepreneur.e.

Tu aimes ton métier, tu sais que tu contribue à un monde meilleur et tu aime tes clients. tu fais du sur-mesure, et tu adaptes ton devis au budget de tes clients car tu ne veux pas que ce soit « trop » pour eux.

Arrive un moment de tension : tu te rends compte que tu consacres de plus en plus de temps à tes clients au détriment d’autres activités (avec ta famille, tes amis ou juste pour toi) et que tu n’arrives pas à en vivre. Tu te sens en insécurité. Le prochain client qui négocie ton devis, qui ne paie pas sa facture dans les délais active une rage en toi. Tu (re)poses ton cadre maladroitement, sans vraiment dire ce que tu as à dire parce que « ça ne se fait pas ». Le non-dit installe une relation désagréable. J’arrête là la boucle tu vois bien jusqu’où je peux aller comme ça. 😉

Petite précision pour éviter tout malentendu.
Je ne prône pas le « je fais ce que je veux, chacun sa vie, aux autres de s’adapter »
mais l’équilibre, la responsabilité, la liberté et de respect (des autres… mais aussi de soi)

Bon alors, comment sortir de cette habitude de se sacrifier ?

Il n’existe pas, à ma connaissance, de remède miracle qui fonctionne en un clin d’œil.
Ce qui fonctionne, en revanche, c’est de faire un pas de côté pour s’observer sans se juger (ce qui demande de prendre de la distance par rapport à l’éducation que nous avons pu avoir, surtout s’il a toujours été interdit de se plaindre ^^), un pas en arrière pour sentir ce qui est juste pour moi et ce qui ne l’est pas et un pas en avant pour le communiquer de manière simple, saine et constructive.

  1. Première étape, indispensable : prendre conscience qu’il y a quelque chose qui me chafouine.
    Repérer l’émotion et la nommer précisément (agacement, colère, rage, déception, …). Sans la renier, sans se dire que ce n’est rien.
    Pour cela il faut accepter d’écouter l’émotion. Apprendre progressivement à affiner l’écoute des sensations corporelles (un ventre qui se serre, une nuque qui se tend, une gorge qui se noue, des mâchoires qui se contractent…)
  2. Faire le point, en moi pour savoir ce qui est en jeu.
    Bien souvent le sacrifice vient nourrir l’un de mes besoins (reconnaissance, appartenance à un groupe, paix, amour…) et vient en siphonner un autre (repos, respect, contribuer à prendre soin, …).
    Observer cette tension permet d’apporter de la clarté sur la situation.
  3. Avant d‘envisager d’autres manières de nourrir les besoins identifiés : en disant non, en revenant sur des habitudes, en changeant de voie, en en parlant en toute simplicité

Je suis curieuse : est-ce que cet article te parle ? Est-ce que tu te vois, parfois, activer ce mécanisme de sacrifice ? Comment est-ce que tu gères ça ?

 

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2 commentaires

  1. François le 30 mars 2018 à 10:37

    ça me fait penser à une situation que j’ai souvent observée chez les créateurs d’entreprise ( je suis moi même entrepreneur récidiviste ) :

    Les associés montent une boite , et bossent comme des fous pendant des années pour un salaire ridicule par rapport à l’implication réelle.

    ça créé une sorte de « dette » : l’associé se dit que le jour ou sa boite vaudra de l’or il pourra la revendre ou se payer un gros salaire , pour « se rembourser » cette dette. ( ce scénario est très encouragé de nos jours avec les startups )

    Quand la boite ne se développe pas comme attendu, ou pire, qu’elle coule, beaucoup de personnes pètent un cable parcequ’ils se rendent compte que personne ne leur remboursera cette dette. …et c’est souvent dans ces cas là que les associés commencent à se tirer dans les pattes car il y a un besoin de trouver un responsable …. et là ça finit très mal en général !

    Bien sûr, il est très difficile de ne pas créer cette dette au départ, mais il ne faut pas la laisser courrir des années. Si on peut se le permettre il faut la solder rapidement…

    On dit souvent que la création d’entreprise ( … ou le montage de projet en général ) est une course d’endurance, pas un sprint de 100m à faire à fond… et c’est bien vrai, il faut savoir se préserver !

    • Lidy Zulke-Trokhatcheff le 23 avril 2018 à 1:02

      Eh oui ! On en revient à la question du rythme et de la durée. Combien de temps peut-on tenir en « mode survie » ? Que ce soit dans notre rapport au temps, à l’énergie, à l’argent… Pas toujours facile de ne pas replonger dans ce mode, pour s’autoriser à vivre vraiment. Il y en a, des nœuds à identifier et à délier chez nombreux d’entre nous ! Vivre pleinement, c’est pourtant ce à quoi nous aspirons tous, non ? 😀

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